Avec la pandémie du Covid-19, c’est tout le monde qui est scotché à son écran à la maison. Les statistiques sur le sport électronique explosent, notamment au Luxembourg où il était encore à la traine.

Le sport électronique ou e-sport est une discipline contemporaine qui consiste, au même titre que le sport classique, en des compétitions et tournois, en solo ou en équipe, mais via internet. Ces jeux vidéo se sont popularisés premièrement en Corée du Sud et aux USA avant d’envahir l’Europe depuis 2010.

Au Luxembourg, le phénomène tarde à prendre racine malgré le développement technologique considérable du pays. Mais en 2020, année covidienne, la donne commence à changer. L’économie des e-sports explose, de nouvelles équipes apparaissent et tout un avenir se dessine pour la filière.

L’économie des sports électroniques connait une forte croissance

Si avant la pandémie du covid-19, les compétitions d’e-sport réunissaient des foules en délire dans les stades, aujourd’hui encore, l’engouement pour la discipline ne diminue pas, bien au contraire elle s’accroit. En effet, si avant on pouvait suivre les tournois en live dans les stades, le visionnage se faisait toujours sur écrans géants.

Ainsi, malgré les restrictions sanitaires enchainées, l’impact sur l’e-sport est resté minime. De nouvelles technologies sont mises au point pour rassembler virtuellement les fans, toujours aussi excités, car ils retrouvent un semblant de quotidien au milieu du chaos covidien. Et donc, avec cette digitalisation plus intense de l’e-sport, de nouveaux fans apparaissent, à la recherche de nouvelles expériences, et fuyant surtout l’ennui et la routine du confinement.

Selon un rapport de Newzoo, une société d’analyse de jeux vidéo, l’économie des sports électroniques connait ainsi une croissance exponentielle avec une hausse de 15,7% des revenus estimés à 1,1 milliard de dollars à l’échelle mondiale, seulement pour l’année 2020. Au Luxembourg, la croissance est la même et elle entraine quelques évènements inédits.

Les deux premières équipes d’e-sport du Luxembourg voient le jour en 2020

La croissance de l’économie de l’e-sport au Luxembourg ne tarde pas à se faire remarquer et bientôt se forment les toutes premières équipes d’e-sport du pays, ainsi que leur représentante : la LESF (Luxembourg E-Sport Federation).

  • Rams : Typiquement originaire du Luxembourg, l’équipe d’une vingtaine de joueurs environ, se forme en Mai 2018 à Luxembourg, la ville capitale du pays. Sur les vingt joueurs, un seul, l’entrepreneur et cofondateur de l’équipe, est Luxembourgeois. Le reste des joueurs proviennent majoritairement d’autres pays d’Europe.
  • 4Elements : C’est une équipe fondée aux Pays Bas en 2018. Elle fait de Differdange, une ville Luxembourgeoise, son siège après avoir fusionné avec une petite équipe locale (la FWRD) qui était encore méconnue. L’équipe compte une trentaine de joueurs dont 2 seulement sont Luxembourgeois et les autres sont originaires d’autres pays d’Europe.

Il faut dire que même s’il elles ne sont que 2 équipes professionnelles reconnues au Luxembourg pour l’heure, leur apparition est déjà en soit une belle preuve d’évolution de l’e-sport dans le pays. C’est surtout aussi un lourd précédent et une promesse d’un avenir certain pour la filière. Car, elles contribueront à accroitre considérablement l’économie de certains secteurs comme celui des paris sportifs luxembourg.

Les réseaux sociaux permettent le financement d’autres équipes naissantes

Au Luxembourg, comme le regrette la jeune LESF, il n’y a pas encore de reconnaissance concrète ni matérielle des sports électroniques en tant que sport à part entière. Du fait du manque flagrant de soutien de la part du gouvernement Luxembourgeois dans le secteur des sports électroniques, les équipes sont forcées de chercher ses sources de financement extérieures pour fonctionner.

Ainsi, elles utilisent les réseaux sociaux comme Facebook et les plateformes de streaming comme Twitch pour faire des placements de produits et créer du contenu vidéo. Elles reçoivent ainsi des dividendes du fait de leur présence sur les réseaux sociaux et leur visibilité auprès de leurs abonnés.

C’est ce qui justifient que les équipes soient aussi polyvalentes, avec des membres qui ne sont pas forcément des adeptes de jeux vidéo, mais plutôt des influenceurs et des créateurs de contenus. Les contenus sont en général les vidéos de séances d’entrainement de l’équipe.

Il y a encore des progrès à faire pour l’e-sport au Luxembourg

Vous l’aurez donc compris, le domaine du e-sport n’est encore qu’à ses débuts au Luxembourg, il y a encore du progrès à faire. Mais, notre auteur et expert en sports électroniques, Varieur Montague, vous le dira bien, le changement sera rapide et a même déjà commencé.

Aujourd’hui, un an seulement après l’avènement de Rams et 4Elements, on peut constater la naissance d’autre équipes d’e-sport au Luxembourg. Même si elles ne sont pas encore professionnelles, ça ne saurait tarder car une chose est évidente : il y a du potentiel et les joueurs ne manquent pas.

Le souci c’est que la plupart des joueurs cherchent beaucoup plus des équipes à l’étranger où ils pourront se professionnaliser et faire carrière, car il n’y a pas encore d’investisseur au Luxembourg. Donc, il suffit que ses investisseurs se rendent compte du potentiel économique en jeu pour changer la donne du tout au tout, comme ce fut le cas sous d’autres cieux.